November 18, 2024

Face à la peur, les citoyens s’organisent

“L’ADN patriarcal est encore ancré dans les institutions politiques, ce qui accroît le risque de violence et de guerre.”

Dans un événement dont le thème principal est le risque posé par les armes nucléaires et les catastrophes nucléaires, on ne s’attendrait pas à ce que des questions telles que le patriarcat soient abordées. Cependant, la sénatrice McPhedran a expliqué le lien entre ces deux questions apparemment sans rapport. Elle a précisé que sa position ne visait pas les individus de sexe masculin, mais le statu quo patriarcal ancré dans des systèmes et des institutions fondés il y a longtemps, dont la vision prédominante favorisait l’utilisation de la violence et de la force militaire pour la résolution des conflits plutôt que le dialogue. Il y a eu des changements, mais cet ADN institutionnel est toujours vivant.

Si c’est une réalité, la question est de savoir comment apporter des changements plus positifs pour remettre en cause une telle vision qui nous rapproche de la guerre, voire des menaces nucléaires. Tout d’abord, il y a des questions systémiques, par exemple la manière dont les ressources sont allouées dans les institutions politiques. McPhedran affirme que les citoyens doivent apporter des idées et des propositions nouvelles par le biais de dialogues directs avec les autorités et les diplomates. En effet, plusieurs plateformes de dialogue multilatéral pourraient être mises en place entre les organisations de la société civile et les détenteurs du pouvoir, dans le but ultime de réduire la quantité d’armes nucléaires à la disposition des gouvernements.

C’est pourquoi de tels lieux de discussion sont nécessaires. Le Musée canadien des droits de la personne a été un espace significatif pour entamer et engager des conversations entre les citoyens et les autorités. Cependant, il n’aurait même pas de raison d’être sans la présence des voix des mouvements et des organisations civiles. Les événements qu’ils organisent sont importants parce qu’ils résonnent bien au-delà de ce lieu physique grâce aux médias sociaux et à l’internet, surtout en des temps difficiles comme ceux que nous vivons.

D’autre part, il n’était pas possible de ne pas mentionner la montée de Trump aux États-Unis. Que va-t-il se passer avec ce changement politique? Les femmes, auront-elles moins de droits en matière de reproduction? Ce sont des questions qui se posent inévitablement et qui peuvent infliger de la peur. C’est un sentiment qui pourrait être paralysant car les gens peuvent ressentir la pression de la prise de décisions de la part des puissants. Bien que cela soit vrai, les citoyens peuvent aussi s’organiser et se soutenir mutuellement afin de trouver des moyens de survivre et de défendre leurs valeurs et droits.

“Bien que l’organisation des Nations Unies aie de nombreux défauts, elle reste un outil de civilisation. Qu’est-ce qui la remplacera si elle était démantelée?”

Les visions nationalistes et polarisées pourraient également se traduire par une diminution du soutien à des organisations telles que les Nations unies, dont les services et les programmes ont déjà souffert de la diminution de l’aide financière accordée par le gouvernement des États-Unis. Aujourd’hui, il est fort possible que le gouvernement américain se retire encore plus de cette institution. Même si l’organisation des Nations Unies aie de nombreux défauts, elle reste un outil de civilisation. Qu’est-ce qui la remplacera si elle était démantelée?

La bonne nouvelle, c’est que nous sommes tous des citoyens universels. Face aux changements décourageants que le monde souffre, nous avons la possibilité de remettre le système en question. Lorsque les gouvernements sont plus régressifs, les gens s’organisent pour lutter contre des menaces pressantes telles que la crise climatique ou la possibilité réelle d’un anéantissement nucléaire. Des lieux et des événements comme le YNPS sont parfaits pour rappeler aux gens qu’ils ont des alliés au Parlement et au Sénat du Canada, où il y a de jeunes leaders qui se préoccupent de ces questions. La sénatrice McPhedran a terminé son discours par des déclarations fortes: « Les représentants élus ne doivent pas rester silencieux » et “l’engagement est encore meilleur s’il est mis en œuvre collectivement”. Ses paroles sont un rappel urgent du fait que les citoyens ont également le pouvoir d’apporter des changements positifs avec leurs alliés au sein du gouvernement et d’autres institutions.

À la fin du #youthnuclearpeacesummit, une table ronde a réuni la sénatrice Marilou McPhedran, le Dr Ernst Thiessen, le Dr John Guilfoyle et Rooj Ali – animée par Rochelle Squires (#youthnuclearpeacesummit – Instagram).


Nicolas Dousdebès, Coordinateur de communication – AMDL

you may also like…

December 5, 2024

L’éthique, c’est faire une pause pour réfléchir à la propre vie

L’Association manitobaine des droits et libertés (AMDL) a eu l’opportunité de mener un entretien avec Antoine Cantin-Brault, Ph.D. Il travaille pour l’Université Saint-Boniface à Winnipeg où il est professeur de Philosophie. Il a …

November 12, 2024

Sommet de la jeunesse pour la paix nucléaire 2024 : les étudiants s’inquiètent de l’impact de la fabrication d’armes

Lors du dernier Sommet des jeunes pour la paix nucléaire (YNPS) les 7 et 8 novembre 2024, au Musée canadien des droits de la personne, des représentants de l’école secondaire Grant Park, à …